Le passeport biologique de l’athlète est un document électronique qui regroupe plusieurs informations :
– les résultats de l’ensemble des contrôles antidopage passés
– le profil biologique
Le profil biologique du sportif est déterminé à l’aide de trois modules :
– le module hématologique, qui regroupe un ensemble de marqueurs sanguins,
– le module endocrinien, qui regroupe un ensemble de marqueurs hormonaux,
– le module stéroïdien, qui regroupe un ensemble de marqueurs de la prise d’anabolisants.
L’objectif du passeport biologique est de déceler des violations de la réglementation antidopage en mesurant des variations anormales des marqueurs biologiques observés, plutôt que par la seule détection de substances interdites.
Grace aux marqueurs, ce n’est pas la substance interdite en soi qui est détectée, mais plutôt ses effets. Les effets d’un médicament sont présents plus longtemps dans l’organisme que la substance elle-même, laquelle peut disparaître rapidement de l’organisme sans être détectée, à moins d’effectuer des contrôles à des moments très précis.
De plus, le passeport biologique est utilisé pour réaliser des contrôles intelligents et ciblés.
Les marqueurs pertinents d’une classe de substances (par ex., les substances pouvant améliorer le transfert d’oxygène comme l’EPO) doivent être identifiés et vérifiés régulièrement chez un sportif donné. La collecte et le suivi des valeurs correspondant à ces marqueurs constituent un profil individuel et longitudinal. De tels profils représentent la pierre angulaire du Passeport biologique de l’Athlète où le sportif devient sa propre référence.
Par exemple, le module hématologique (sanguin) du passeport comprend des valeurs comme le taux d’hématocrite, la taille moyenne des globules rouges…
Le passeport biologique concerne uniquement les sportifs de haut-niveau qui pratiquent les disciplines qui ont choisi d’utiliser cet outil (cyclisme, athlétisme, tennis, natation, ski, triathlon, par exemple…).
Le module hématologique du passeport biologique :
Les marqueurs suivants sont pris en compte dans le module hématologique du Passeport biologique de l’Athlète :
HCT : Hématocrite
HGB : Hémoglobine (Hb)
RBC : Numération érythrocytaire
RET% : Pourcentage de réticulocytes
RET# : Numération des réticulocytes
MCV : Volume corpusculaire moyen (VGM)
MCH : Hémoglobine corpusculaire moyenne (TCMH)
MCHC : Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine
Les autres marqueurs évalués dans le cadre particulier du module hématologique comprennent l’index de stimulation (Off-hr ou OFFS), calculé à partir des marqueurs Hb et RET%1, et le score de profil sanguin anormal (ABPS), lequel tient compte des marqueurs HCT, Hb, RBC, RET%, MCV, MCH et MCHC2.
Le module hématologique rassemble les informations relatives aux marqueurs de dopage sanguin. Il vise à détecter l’amélioration du transfert d’oxygène, par exemple par l’usage d’agents stimulants de l’érythropoïèse (EPO) et toute forme de transfusion ou de manipulation sanguine. Outre la détermination de l’usage des agents stimulants de l’érythropoïèse (EPO) figurant dans la section S2 (Section 2 de la liste des substances interdites : Hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées), le module hématologique permet également d’identifier l’utilisation de méthodes améliorant le transfert d’oxygène (M1).
Le module endocrinien du passeport biologique :
Le module endocrinien du passeport biologique vise la détection de la consommation de différentes hormones (l’hormone de croissance par exemple). Seul le volet stéroïdien de ce module est actuellement opérationnel.
Le module stéroïdien du passeport biologique :
Pour l’établissement du module stéroïdien du profil biologique, la présence dans les urines des substances suivantes est évaluée :
a) Testostérone ;
b) Epitestostérone ;
c) Androstérone ;
d) Etiocholanolone ;
e) 5β-androstanediol ;
f) 5α-androstanediol ;
g) L’indice faisant apparaître la concentration de testostérone par rapport à celle d’épitestostérone, dénommé rapport T/E ;
h) L’indice faisant apparaître la concentration d’androstérone par rapport à celle de testostérone ;
i) ;L’indice faisant apparaître la concentration d’androstérone par rapport à celle d’étiocholanolone ;
j) L’indice faisant apparaître la concentration de 5α-androstanediol par rapport à celle de 5β-androstanediol ;
k) L’indice faisant apparaître la concentration de 5α-androstanediol par rapport à celle d’épitestostérone. »
Ces données permettent par exemple, de mettre en évidence la consommation de substances produites naturellement dans le corps et faisant parties de la classe des agents anabolisants (S1).
Le module stéroïdien du passeport biologique est légalisé en France depuis le 10 juin 2015 (Décret n° 2015-645 du 9 juin 2015 relatif à l’établissement du module stéroïdien du profil biologique des sportifs mentionnés à l’article L. 232-15 du code du sport).
Les autres données du passeport biologique
Le passeport biologique comprend également des informations générales comme :
– Le sexe, la date de naissance, le sport et la discipline du sportif;
– Le lieu et la date de chaque prélèvement d’échantillon(s);
– Les modalités de transport du ou des échantillon(s);
– Les informations sur la localisation du sportif au cours du mois précédant chaque prélèvement d’échantillon(s), y compris ses activités, tant en compétition que hors compétition, et les informations démontrant une exposition pertinente en altitude;
-Les informations sur des pertes ou des apports de sang (état pathologique ou transfusion) au cours des trois mois précédant chaque prélèvement d’échantillon(s);
– Les informations sur le recours à du matériel hypoxique (simulation d’altitude).