Le dopage animal

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Comme le dopage humain, le dopage animal est également interdit. La législation antidopage française ne concerne que les fédérations agrées par le ministère chargé des sports. Certaines disciplines non agrées ont une réglementation antidopage spécifique qui fait partie de leur réglement interne et qu'elles appliquent de manière autonome, c'est le cas par exemple de la fédération cynologique internationale (FCI), de la réglementation des courses de lévriers ou encore les courses hippiques.

Pour les fédérations agrées, la réglementation est homogène et suit l'Arrêté du 2 mai 2011.

Pour mieux comprendre la réglementation antidopage animale, voici quelques liens vers des disciplines spécifiques :

- la plaquette d'information de la Fédération Française d'équitation ;

- le site de la société hippique française ;

- des précisions sur les délais de détection des substances sur le site de la fédération nationale des courses françaises ;

- le site de l'association vétérinaire équine ;

- la fédération française de pulka et traineaux à chiens.

Comme pour le dopage humain, la question des contaminations de l'alimentation par des substances interdites est particulièrement sensible. En ce qui concerne l'équitation, par exemple, il est admis que 2 à 6% des cas de contrôles positifs seraient liés à l’alimentation du cheval. Il s'agit là de cas de dopage accidentels liées à la présence de « SNAP », Substances Naturelles Alimentaires Prohibées, dans les aliments.

Vous trouverez ici un article détaillé sur le sujet.

Les contrôles

Lors d'un contrôle antidopage, le prélèvement doit être réalisé avec le matériel fourni par le laboratoire chargé de l’analyse. Le prélèvement doit se faire en présence de la personne responsable de l’animal, du propriétaire ou de l’entraîneur. Chaque prélèvement est réparti par le vétérinaire en quantité suffisante dans deux récipients scellés portant un numéro de code anonyme.

À l’issue du contrôle, un procès-verbal est dressé par le vétérinaire agréé. La personne responsable de l’animal, le propriétaire ou l’entraîneur peuvent y porter des observations et y annexer des pièces justifiant certaines médications.

Un exemplaire du procès-verbal est ensuite transmis à la personne responsable de l’animal, à l’AFLD et à la fédération française compétente.

Le contrôle antidopage comprend :

  • Un entretien avec la personne responsable de l’animal (celle qui le mène, le monte ou le longe) et si nécessaire avec le propriétaire ou l’entraîneur, qui porte sur les récentes prescriptions de médications ;
  • Un ou plusieurs prélèvements (d’urine, de sang ou d’une quelconque partie de l’animal ou d’un élément en contact avec lui) et, éventuellement, un recueil des substances administrées à l’animal ;
  • Un examen médical, si le vétérinaire l’estime utile.

Pour mener à bien sa mission, le vétérinaire peut se faire aider par un délégué fédéral. En cas de refus de désignation de délégué, mention en sera portée dans le procès-verbal.

C'est le directeur des contrôles qui diligente les opérations de contrôles sur les animaux, directement, ou par l’intermédiaire des DRJSCS qui disposent d’une délégation de signature pour ordonner des missions.

La liste des substances et méthodes interdites

Les méthodes

Sont interdits les procédés de nature à modifier les capacités des animaux participant à des compétitions et manifestations sportives :
- le dopage sanguin, défini comme l'administration de sang ou de produits du sang ou de produits susceptibles d'augmenter ou de stimuler la production de globules rouges ;
- la névrectomie, définie comme la section des nerfs des membres des animaux ;
- l'usage d'appareillages infligeant des stimuli électriques ou thermiques aux animaux ;
- l'usage des procédés dits « de barrage ».

Les substances agissant sur les téguments telles que :

les agents rubéfiants.

Les substances agissant sur le système immunitaire autres que celles qui sont présentes dans les vaccins et sérums agréés telles que :

les immunodépresseurs ;
les immunostimulants.

Les substances agissant sur la coagulation sanguine telles que :

les anticoagulants ;
les hémostatiques généraux et coagulants.

Les sécrétions endocriniennes et leurs équivalents synthétiques, les substances agissant sur l'appareil reproducteur telles que :

les androgènes ;
les catécholamines ;
les estrogènes ;
les glucocorticoïdes ;
les hormones hypophysaires ;
les hormones peptidiques ;
les hormones thyroïdiennes ;
les minéralocorticoïdes ;
les orogestagènes (1) (2) ;
les protaglandines.

Les substances agissant sur l'hématopoïèse :

les stimulants généraux de l'organisme.

Les substances cytotoxiques.

Les substances agissant sur le système cardio-vasculaire telles que :

les alphabloquants ;
les analeptiques circulatoires ;
les antiangoreux ;
les antiarythmiques ;
les antiathéromateux ;
les antihypertenseurs ;
les bétabloquants ;
les cardiotoniques ;
les vasoconstricteurs ;
les vasodilatateurs.

Les substances agissant sur le système respiratoire telles que :

les analeptiques respiratoires ;
les antitussifs ;
les bronchodilatateurs ;
les expectorants ;
les fluidifiants ;
les mucolytiques ;
les vasoconstricteurs ORL.

Les substances agissant sur le système digestif telles que :

les antidiarrhéiques ;
les antiémétiques ;
les antisécrétoires gastriques (3) ;
les antispasmodiques ;
les antisécrétoires anticholinergiques ;
les antispasmodiques musculotropes ;
les cholérétiques ;
les émétiques ;
les hépatoprotecteurs ;
les purgatifs ;
les stimulants sécrétoires.

Les substances agissant sur le système musculo-squelettique telles que :

les anabolisants ;
les anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
les myorelaxants ;
les sels d'or.

Les substances agissant sur le système nerveux telles que :

les analgésiques centraux ;
les analgésiques périphériques ;
les anesthésiques généraux ;
les anesthésiques locaux ;
les anorexigènes ;
les anticholinergiques ;
les antidépresseurs ;
les antiépileptiques ;
les antihistaminiques ;
les antimigraineux ;
les antiparkinsoniens ;
les antipyrétiques ;
les antisérotonine ;
les anxiolytiques ;
les barbituriques ;
les béta-agonistes ;
les curarisants ;
les hypnotiques non barbituriques ;
les neuroleptiques ;
les parasympatolytiques ;
les parasympatomimétiques ;
les psychodysleptiques ;
les psychostimulants ;
les sympatholytiques ;
les sympatomimétiques ;
les thymorégulateurs.

Les substances agissant sur le système urinaire telles que :

les antispasmodiques ;
les diurétiques ;
les inhibiteurs de la sécrétion urinaire ;
les modificateurs de pH.

Les substances agissant sur les organes des sens telles que :

les antivertigineux ;
les mydriatiques.

Les substances agissant sur le métabolisme telles que :

les biguanides ;
les sulfamides hypoglycémiants.
les substances à effet tampon.

Les substances dont l'usage est interdit pour une concentration supérieure à un seuil défini :

l'acide salicylique : 750 µg/ml d'urine ou 6,5 µg/ml de plasma ;
l'arsenic : 0,3 µg/ml d'urine ;
le cortisol : 1 µg/ml d'urine ;
le diméthylsulfoxyde : 15 µg/ml d'urine ou 1 µg/ml de plasma ;
le dioxyde de carbone libre : 37 mmol/l de plasma ;
la nandrolone : rapport des formes libres et conjuguées du 5-œstrane-3, 17-diol au 5(10)-œstrene-3, 17-diol dans l'urine égal ou inférieur à 1 ;
le théobromine : 2 µg/ml d'urine.

(1) Sauf pour les chiennes, en vue de supprimer ou reporter l'apparition des chaleurs, sur prescription vétérinaire. (2) Sauf pour les juments, l'altrénogest, pour traiter les troubles du comportement lié à leur cycle œstral, sur prescription vétérinaire. (3) Sauf pour les équidés, l'oméprazole, pour traiter les ulcères gastriques, sur prescription vétérinaire.